A l’instar du paquet de cigarette, l’idée d’un paquet neutre pour les médicaments a fait son chemin. Elle a été relayée en février dernier par l’ANSM avec une série de recommandation visant à diminuer l’impact de la marque et limiter les erreurs médicamenteuses. L’AFIPA répond ces derniers jours en s’attaquant aux idées jugées dangereuses de l’agence.
Un paquet neutre pour diminuer le nombre d’erreurs médicamenteuses
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a pour mission d’offrir un accès équitable à l’innovation pour tous les patients et de garantir la sécurité des produits de santé tout au long de leur cycle de vie. Lorsqu’un industriel demande une autorisation de mise sur le marché (AMM), il en fait la demande à cette agence, muni des dossiers les plus complets dont celui de la conformité des conditionnements. Les dernières recommandations officielles datent de fin février dans lequel l’ANSM demande aux industriels notamment de favoriser le nom de la DCI à celui de la marque, diminuer les logos et autres dessins ne permettant pas de favoriser le bon usage du médicament, annoter clairement les unités de mesures ou les abréviations scientifiques et mathématiques, supprimer quelques mentions de type « fort » ou « hyper », faciliter les écritures du pharmacien, mentionner la posologie maximale, … De très lourdes contraintes destinées à limiter le nombre d’erreurs médicamenteuses.
L’AFIPA met en garde contre cette mesure
Dans le cadre des médicaments dit d’automédication, l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable répond en dénonçant les chiffres annoncés par l’ANSM au sujet des erreurs médicamenteuses liées aux noms et précise justement que la marque peut être source de confiance à domicile. N’oublions pas que le patient peut être guidé par son pharmacien, mais lorsqu’il est à domicile, il se retrouve seul face à son stock de médicaments. La marque, notamment celle dont la notoriété est importante rassure et sécurise la prise.
Qu’en ressortira-t-il ?
Le travail proposé en février est le résultat d'un long travail entrepris depuis des années au niveau mondial. Il s'agit cependant de recommandations dont la mise en pratique n’est pas en phase avec l’usage réel des médicaments d’automédication et avec les intentions des laboratoires. L’industriel investira-t-il autant sur la connaissance d’une pathologie s’il ne peut plus communiquer dessus ? Il se tournera alors pus facilement vers des produits dit « complément alimentaire » ou « dispositifs médicaux », moins cadrés, moins surveillés et donc plus dangereux et moins efficaces ! Il est donc fort à parier que ces recommandations ne soient que partiellement suivis...
http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/11f35d0c8213eac7bb0b1b9fd0cdb40c.pdf
https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/afipa-documents/afipa/a1c0x6JcVIEnGQta.pdf
Dr Xavier MOSNIER-THOUMAS